Saturday, August 6, 2011

Blackmail in D.C.


Le Monde diplomatique's Serge Halimi recently published an insightful analysis of President Barak Obama's back-peddling during recent debt negotiations between the White House and right wingers. My translation of the editorial appears below, along with the original French.

August 2011: Blackmail in Washington D.C.
by Serge Halimi

Where the reduction of the American national debt is concerned, the dispute placing President Barack Obama in opposition to the Congressional Republican majority conceals what’s really at play: giving in to adversarial blackmail.  Mr. Obama immediately conceded that more than three quarters of the budget for the next ten years3 billion dollars – would come from budget cuts to social programs. The American right wing could have settled for this win but it always wants more, even at the risk of losing popularity.
Relative à la réduction de la dette américaine, la querelle qui oppose le président Barack Obama et la majorité républicaine au Congrès dissimule l’essentiel : cédant au chantage de ses adversaires, M. Obama a concédé d’emblée que plus des trois quarts de l’effort budgétaire des dix prochaines années, soit 3 000 milliards de dollars, proviendraient de coupes dans les budgets sociaux. La droite américaine aurait pu se satisfaire de ce triomphe, mais elle veut toujours plus. Y compris quand son intransigeance risque d’entamer sa popularité.

In December 2010, in a first buckling to pressure, the President of the United States opted to maintain the very unequal tax cuts of predecessor George W. Bush, for a period of two years.  Four months later, sounding like Ronald Reagan, Mr. Obama delighted in “the biggest annual reduction of expenditures in US history.” He continued negotiations with the Republicans of the Congress, announcing that he was prepared to be reprimanded by his party in order to get results. Result: more White House back-peddling…
En décembre 2010, cédant une première fois à sa pression, le président des Etats-Unis avait prolongé de deux ans les baisses d’impôts très inégalitaires décidées par son prédécesseur George W. Bush. Quatre mois plus tard, parlant cette fois comme Ronald Reagan, M. Obama s’est réjoui de « la réduction annuelle des dépenses la plus importante de notre histoire ». Il a ensuite enchaîné les cycles de négociations avec les parlementaires républicains, annonçant : « Je suis prêt à me faire taper sur les doigts par mon parti pour arriver à un résultat. » Résultat : de nouveaux reculs de la Maison Blanche…

The right wing is opposed to any debt reduction that would call for tax hikes. This preliminary condition may seem odd in a country where the avalanche of fiscal privileges heaped on the wealthiest results in a level of global deductions at its lowest point in fifty years. In reality, beyond a determination to target expenses only, Republicans want “to starve the beast,” that is, in the words of one of their strategists, “to reduce government to the size where [we] can drag it into the bathroom and drown it in the bathtub.”
La droite s’oppose à toute réduction de l’endettement qui passerait par un relèvement des impôts. Ce préalable pourrait sembler farfelu dans un pays où l’avalanche des privilèges fiscaux déversés sur les plus riches fait que le niveau global des prélèvements n’a jamais été aussi bas depuis cinquante ans. Mais, au-delà d’un entêtement à ne cibler que les dépenses, les républicains veulent en réalité « affamer la bête » — c’est-à-dire, pour reprendre l’expression d’un de leurs stratèges, « réduire la taille de l’Etat de façon à ce qu’on puisse ensuite le noyer dans une baignoire ».

How can the recent soaring of the American public debt be explained? Firstly, by the economic crisis, largely provoked by decades of financial deregulation. Secondly, by the consistent renewal of temporary tax reductions voted in 2001 (2,000 billion dollars income loss). And finally, by the post-September 11 wars in Afghanistan and Iraq (1,300 billion dollars). The party of Reagan and Bush nonetheless claims to resolve the debt problem by protecting both the rich, whom they call “job creators,” and the Pentagon budget, that has increased (in real terms) by 67% in ten years.
Or comment s’explique l’envol récent de la dette publique américaine ? D’abord par la crise économique, que la déréglementation financière des dernières décennies a largement provoquée. Ensuite, par la reconduction régulière des baisses d’impôts provisoires votées en 2001 (2 000 milliards de dollars de manque à gagner). Enfin, par les guerres de l’après-11-Septembre en Afghanistan et en Irak (1 300 milliards de dollars). Le parti de Reagan et de M. Bush prétend néanmoins résoudre le problème de l’endettement en protégeant à la fois les plus riches, qu’il appelle les « créateurs d’emplois », et le budget du Pentagone, qui a augmenté (en termes réels) de 67 % en dix ans.

Last April 5, Paul Ryan, president of the House Budget Commission, in fact outlined Republican projects for the coming decades. His plan proposes that public expenses, presently equal to 24% of the Gross Domestic Product (GDP), will not move beyond 14.75% of the GDP in 2050, with the maximum tax rate moving from 35% to 25% (the lowest level since 1931). All the tax havens for the privileged would be preserved, but health benefits for the elderly and the poor would be frozen.
Le 5 avril dernier, M. Paul Ryan, président de la commission budgétaire de la Chambre des représentants, a d’ailleurs détaillé les projets des républicains pour les décennies à venir. Son plan prévoit que les dépenses publiques, actuellement égales à 24 % du produit intérieur brut (PIB), n’atteindront plus que 14,75 % du PIB en 2050, le taux d’imposition maximal passant de 35 % à 25 % (niveau le plus bas depuis 1931). Toutes les niches fiscales des privilégiés seraient préservées, mais les remboursements de santé destinés aux personnes âgées et aux pauvres seraient gelés.

If Mr. Obama continues to avoid this battle, the social missions of the American government may very well soon look like the cadaver in the bathtub.
Si M. Obama continue à esquiver ce combat-là, les missions sociales de l’Etat américain risquent bien de ressembler sous peu au cadavre dans la baignoire.

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